49 - Abbaye Royale de Fontevraud.
~~L’Abbaye Royale de Fontevraud : fondée en 1101 par Robert d'Arbrissel, d'inspiration bénédictine, située à Fontevraud près de Saumur, aux confins des trois provinces du Poitou, de l’Anjou et de la Touraine, c'est l’une des plus vastes cités monastiques héritées du Moyen Âge. Initialement monastère mixte, accueillant femmes et hommes au sein des mêmes bâtiments, puis agrandi en monastère double dans l'esprit de la réforme grégorienne, l'abbaye de Fontevraud va s'attirer la protection des comtes d'Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en feront leur nécropole.
~~Après un déclin à partir du XIIIe siècle, l'abbaye est dirigée pendant presque deux siècles par des abbesses issues de la famille royale des Bourbons.
La Révolution française porte un coup d'arrêt définitif à l'établissement religieux qui se transforme en établissement pénitentiaire jusqu'en 1963.
Les différentes rénovations des édifices débutent dès le XIXe siècle après le classement de l'abbaye au titre des monuments historiques en 1840 et se poursuivent jusqu'à nos jours.
~~L'ensemble monastique se compose aujourd'hui des deux monastères encore subsistants sur les quatre d'origine. Le plus important est le monastère du Grand-Moûtier, ouvert au public, qui héberge l'église abbatiale, la cuisine romane et la chapelle Saint-Benoît du XIIe siècle, ainsi que le cloître, les bâtiments conventuels, dont la salle capitulaire, et les infirmeries du XVIe siècle. Certains des bâtiments hébergent aujourd'hui des salles de séminaire.
Le prieuré Saint-Lazare, dont l'église date du XIIe siècle, a été transformé en résidence hôtelière.
~~Classée Monument Historique dès 1840, elle est, depuis 2000, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
~~Fontevraud-l'Abbaye (49590), Maine-et-Loire, les habitants sont les Frontistes.
~~Village de Fontevraud formé autour de sa célèbre Abbaye Royale, nécropole des Plantagenets.
~~Dès l’arrivée par la cour, qui fait le lien entre la commune de Fontevraud et l’Abbaye Royale, sur 13 hectares de calme, des bâtiments ancestraux, au centre, le prieuré principal, qui réunit les plus belles réalisations de l’Abbaye.
~~La majestueuse église abbatiale qui surplombe l’ensemble du site,
~~Extérieur de l'Abbaye de Fontevraud.
~~Le prieuré Saint-Lazare, dont l'église date du XIIe siècle, a été transformé en résidence hôtelière.
~~Les cuisines romanes de l'abbaye de Fontevraud.
~~Un édifice tout à fait particulier construit dans la première moitié du XIIe siècle, entre 1160 et 1170 , de style byzantin, fait de pierres de Charente, accolé au fond du réfectoire, à l'angle sud du cloître du Grand-Moûtier.
Le bâtiment de forme octogonal est très reconnaissable grâce à ses hottes coniques couvertes d'ardoises en écaille de tortue, sur le toit, des clochetons couvrent les souches de cheminées, pour éviter l'entrée de la pluie et de la neige.
Comme en témoigne un plan de 1762, ce bâtiment fut un temps appelé «Tour d'Evrault ».
~~ La destination exacte de la cuisine fait débat. Eugène Viollet-le-Duc propose, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française, une théorie sur l'évacuation de la fumée par les différentes cheminées, partant du principe que chaque absidiole était utilisée comme foyer et l'historien de l'art Michel Melot propose comme hypothèse l'utilisation du bâtiment comme fumoir...
~~Les premiers travaux de restauration menés par les Monuments Historiques sur les cuisines romanes, ont été effectués sous la direction de l'architecte Lucien Magne de 1903 à 1907.
Appliquant une doctrine héritée de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, Lucien Magne a redessiné les lanternons en se basant sur des représentations de cuisines similaires et leur a donné l'aspect qu'on leur connait aujourd'hui. Cette politique de restauration très interventionniste a suscité de nombreuses controverses. On a reproché à Lucien Magne d’avoir dénaturé le bâtiment, supposé à l'origine d'être recouvert d’un dôme de pierre.
~~Le cloître du Grand-Moûtier.
~~Le cloître est mis au service des moines, la figure fermée du carré dirige la façade des bâtiments et les regards vers un centre intérieur. Il n’y a pas de façade ouverte vers l’extérieur. La seule ouverture de cet espace libère le regard vers le ciel, le lieu devient ainsi propre à une méditation silencieuse.
~~Il est l’élément central du monastère, long de 59 mètres de côté, il dessert tous les lieux névralgiques de la vie monastique : l'abbatiale, la salle capitulaire, le réfectoire, les cuisines ainsi que les dortoirs. Cette configuration rappelle le plan dune maison romaine qui groupe ses pièces autour d’un atrium.
~~Le premier cloître est construit au début du XIIe siècle. Il est reconstruit au XVIe siècle, d'abord par la galerie sud en 1519 qui se voit couverte d'une voûte d'ogives, de faible hauteur. Les nervures des voûtes retombent toutes sur des culs-de-lampe.
~~L'extérieur de la galerie sud montre une évolution de style : entre les épais contreforts, s'ouvrent des arcs géminées en plein cintre, séparés de pilastres et ornés d'un décor plus classique.
Les autres galeries sont reconstruites dès 1548. Elles sont voûtées en ogives, dont les nervures retombent sur des colonnes semi-engagées ou des culs-de-lampe de style classique.
~~Ces trois galeries se composent d'ouvertures en arc en plein cintre dont les piliers sont ornés de pilastres classiques. Entre deux arcs, vers l'intérieur de la cour, ont été érigées des colonnes jumelées d'ordre ionique surmontées d'un entablement soutenant soit une couverture en ardoises soit les étages supérieurs.
Le mur séparant le cloître de l'abbatiale est orné d'une suite d'arcades à caissons non décorés.
~~L'église abbatiale de Fontevraud, est constituée d'une nef couverte par quatre coupoles, d'un transept saillant avec deux chapelles orientées et d'un chœur avec déambulatoire et trois absidioles. L'édifice a une longueur totale de 90 mètres.
~~Érigée sous l’abbatiat de Louise de Bourbon, la salle capitulaire était au cœur de la vie monastique. Elle a préservé ses magnifiques peintures murales représentant les scènes de la passion mais également le décor sculpté de ses voûtes basses et sa magistrale porte d’entrée.
~~L'abside du chœur à déambulatoire de l'église, il s'élance en hauteur grâce à une dizaine de colonnes surmontées d'arcs légèrement brisés. Suivent une frise d'arcatures aveugles, puis des fenêtres hautes, tour à tour ajourées et aveugles. L'abside se termine en hauteur avec un étage de fenêtres supérieures.
~~Le déambulatoire, délimité autour du chœur par les colonnes, s'ouvre sur trois chapelles, deux rayonnantes et une axiale. Chacune des chapelles possède une baie, complétant l'abondante luminosité de cette partie de l'édifice.
~~Le transept de l'abbatial, couvert d'une voûte en berceau brisé, est très saillant. La croisée du transept est surmontée d'une coupole, bien moins imposante que celle de la nef, La hauteur sous la croisée atteint 23 mètres. Les deux bras du transept s'ouvrent chacun sur une chapelle orientée.
~~La nef est constituée de quatre coupoles d'un diamètre de 10 mètres chacune, délimitant les quatre travées de la nef.
~~Le sculpteur Gervais I Delabarre y réalisa en 1655 le tombeau de Robert d'Arbrissel, puis le sculpteur Pierre Biardeau (1608-1671) lui succéda dans cette entreprise.
~~Le décor peint de la salle capitulaire, à été réalisé entre 1562 et 1567.
~~Les peintures mettent en scène les abbesses de Fontevraud. Louise de Bourbon demande au peintre Thomas Pot, vers 1570, d’exécuter son portrait dans La Crucifixion, en pendant de celui de sa tante Renée.
~~Marie Madeleine de Rochechouart (1645-1704), Louis XIV la nomma, le 16 août 1670, supérieure générale de l'abbaye royale de Fontevraud, où elle avait à diriger des moines en même temps que des religieuses de l'abbaye de Fontevraud, sœur de Mme de Montespan et grande érudite, elle était connue pour sa beauté et sa culture. Elle a traduit, entre autres, les trois premiers livres de l'Iliade, et en collaboration avec Racine, le Banquet de Platon.
~~Seules Renée et Louise de Bourbon ont été peintes par Thomas Pot. Les autres ont été rajoutées, génération après génération, jusqu'au couperet de la Révolution et la dernière abbesse. Julie d'Antin, arrière-arrière petite fille de la Montespan c'est s'enfuit, en septembre 1792, déguisée en paysanne, elle mourut à l'Hôtel-Dieu de Paris, le 25 octobre 1797.
~~36 abbesses en titre ont dirigé cette abbaye double de 1115 à 1792.
~~Les abbesses ont toutes appartenu au milieu aristocratique. Parmi elles, on trouve quatorze princesses, dont cinq de la famille des Bourbons.
~~Les Gisants de Fontevraud.
~~Le Gisant - d'Henri II Plantagenêt.
Sacré Roi d’Angleterre en (1154), il meurt à Chinon en (1189) à (55) ans environ.
Ce n’est pas son portrait réel qui est présenté, c’est un visage idéal. Il est représenté avec les attributs du Roi, la Couronne et le Sceptre ainsi qu’avec ceux du "Chevalier, gants, épée, bottines et éperons". Il porte un manteau bleu et 2 tuniques rouges superposées.
Ce sont les vêtements qu’il portait lors de son Sacre.
~~Le Gisant - d'Aliénor d’Aquitaine.
Elle était la femme d’Henri II, la mère de Richard Cœur de Lion, et la belle-mère d’Isabelle d’ Angoulême. Elle est née en (1122) et est morte en (1204) à Fontevraud à l’âge de 82 ans.
Aliénor tient dans ses mains un livre ouvert pour rappeler qu'elle fut sa vie durant l'amie des "Poètes et des Troubadours". Sa tête porte une Couronne. Elle est vêtue d’une robe et d’une cape de couleur bleue.
~~Le Gisant de Richard Cœur de Lion.
Il était le fils d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine et le beau-frère d’Isabelle d’Angoulême. Il est né en (1154), est sacré en (1189) et meurt en (1199).
Il est vêtu d’une longue tunique rouge par dessus laquelle une cape bleue est posée. Il porte les attributs Royaux, la Couronne et le Sceptre, et ceux du "chevalier, l’épée, les éperons et les bottines". Sur le drap du lit sont représentés des Croix de David.
~~Le Gisant d'Isabelle d'Angoulême.
C’est la 1ère femme de Jean sans Terre, frère de Richard Cœur de Lion et le 2ème fils d’Henri II et d’Aliénor. Elle meurt en (1246) après s’être retirée à Fontevraud.
Isabelle d’Angoulême porte un manteau ainsi qu’une robe bleue. Ses mains sont jointes, car elle meurt en tant que Religieuse à Fontevraud.
~~Jardins médiévaux de l’Abbaye de Fontevraud.
~~Au centre du domaine monastique, le jardin du cloître, ce jardin dessine quatre parterres divisés en 42 carrés de gazon soigneusement délimités par des bordures de buis. Fidèle à l’esprit du XVIe siècle, ce jardin clos est propice à la méditation.
~~Près des cuisines, le jardin potager accueille quatre catégories de légumes utilisés au Moyen Age. On peut reconnaître les herbes ou plantes à feuilles, les racines, les légumineuses et les plantes condimentaires, sauge, fenouil dépuratif, armoise et autres plantes médicinales qui sont étiquetées et regroupées dans les parcelles bordées de buis.
~~Le jardin bouquetier se colore de lys, de roses et de nombreuses fleurs porteuses d’une signification symbolique et religieuse.
~~En hommage à Aliénor d’Aquitaine, le Jardin des regards et le Jardin de méditation.
Ces jardins regroupent des Plantes potagères, plantes médicinales, plantes ornementales.
49 - Abbaye de Fontevraud.