72 - Enceinte du moyen-âge, muraille gallo-romaine du Mans, côté Sarthe.
~~Vindunum (ou aussi Vindinum) est le nom latin (d'origine celtique) de l'actuelle ville du Mans.
~~La Muraille du Mans, vue de l'enceinte romaine côté Sarthe.
- ~~Ce rempart dessine un quadrilatère irrégulier d'environ 450 mètres de long et ses 200 mètres de large, l'enceinte a concentré le cœur de ville pendant plus de 17 siècles. C'est en référence à sa couleur que la ville du Mans est qualifiée de "ville rouge". Une teinte qu'elle doit à sa construction de briques, de pierres de roussard liées par un mortier rose.
- ~~La construction de l'enceinte du Mans ne peut se dater en dehors de cette tranche chronologique allant de la fin des années 270 jusqu'au début des années 300.
- ~~Onze tours sont encore visibles sur les trente ou trente-cinq qui ont pu exister, dont dix sur la face ouest où elles sont régulièrement disposées tous les trente-six mètres. Ces tours sont de formes différentes. La plus répandue est la forme demi-circulaire. La forme la plus originale se voit sur la tour des Pans-de-Gorron, tour hexagonale. Toutes ces tours sont pleines à l'exception de trois qui ont une chambre basse.
- ~~Le rempart ne possède pas de véritables fondations. Un lit de moellons corrige les inégalités du terrain et assure l'horizontalité de l'assise des blocs ou des dalles constituant la base du soubassement. Dans l'angle sud-ouest, près de l'église Saint-Benoît, des pilotis de bois servent de fondation pour assurer la stabilité dans un terrain gorgé d'eau.
~~Autrefois !
~~Tour du Cavalier, XVe siècle.
~~Poterne de Gourdaine, IIIe siècle.
~~Contreforts de l'enceinte.
~~Tour des Pans-de-Gorron, du IIIe siècle. Rue Denfert-Rochereau, elle est de forme hexagonale, à pans coupés.
~~Décor de la tour des Pans-de-Gorron.
~~Tour Madeleine, du IIIe siècle.
- Rue Denfert-Rochereau, elle doit son nom à une maison canoniale. La partie antique s'élève sur 14 m. Elle comporte une maçonnerie romaine. Le parement, qui s'élève en oblique, comprend une suite de bandes horizontales aux motifs géométriques.
~~Décor de la tour Madeleine.
~~Le mur même de l'enceinte s'élève en un double parement composé sur ses deux faces par une maçonnerie en petit appareil à assises réglées, avec alternance de moellons et de rangs de briques.
Les constructeurs ont joué sur la couleur des moellons pour créer une certaine polychromie dans le décor purement géométrique : losanges, triangles, cercles pointés, chevrons et X. Le noyau central du mur consiste en un blocage de rocailles, de briques noyées dans la chaux blanche, assurant au tout une très grande dureté.
~~Arrachement de la Tour Hueau, IIIe siècle.
~~Tour du Tunnel, IIIe siècle.
~~Poterne du Tunnel, IIIe siècle.
~~Vestiges de la tour de l’Estang, IIIe siècle.
~~Tour de Tucé, du IIIe siècle.
- Rue St Hilaire, Haute de 7 m. 80, elle marie trois états de construction et tient son nom de l'hôtel du XVIe siècle qui l'englobe.
~~Tour des Ardents, du IIIe siècle.
- Rue Saint-Hilaire, seuls subsistent le massif plein et la chambre basse, aveugle, tronquée au XVIIIe siècle pour asseoir la construction d'un hôtel particulier.
~~Décor de la tour des Ardents.
~~La Grande Poterne,
Vue de la rue de la Verrerie et de la rue de la Porte Sainte Anne. La face externe de la poterne se compose de jambages formés de gros blocs, supportant un arc en plein cintre, formé par une alternance de grandes et petites briques. Cet arc est renforcé, en sous-œuvre, par un arc moderne. Un lit de briques en à plat coiffe l'arc et supporte un cordon de moellons de calcaire alternant des faces carrées et rectangulaires. Un lit double de briques coiffe le tout, haut de 86 centimètres, formant une ornementation accompagnatrice du parement de la courtine.
~~Autrefois la Grande Poterne !
~~Tour du Vivier du IIIe siècle.
- Rue de la porte Sainte-Anne. Elle tient son nom de la fontaine qui borde la rue de la porte Sainte Anne. Haute de 13 m., elle conserve la plus haute élévation de maçonnerie romaine, malgré son devers. Fondée sur trois lits de blocs, elle comporte un parement qui a conservé treize plages, porteur d'un décor varié entre les cordons de briques. Trois grandes ouvertures en plain cintre, au niveau de la onzième plage, éclairent la chambre correspondant avec le chemin de ronde. Une fenêtre rectangulaire (moderne) est percée dans le mur de la chambre basse aveugle.
~~Décor de la tour du Vivier.
~~Tour des Ecoles du IIIe siècle.
En partie détruite.
~~Tour d'Oigny.
Elle porte le nom de l'hôtel construit en retrait de l'enceinte au milieu du XVIe siècle, détruit en 1919. L'élévation romaine de 7,5 m. se trouve surmontée par plusieurs mètres de maçonnerie moderne.
Emprunter le passage, pour découvrir la tour.
~~Poterne du Petit St Pierre, appelée porte Péchaume.
A
~~Petite Poterne, IIIe siècle.
Escaliers de la petite Poterne, rue Saint-Pavin de la cité et rue de la Verrerie.
~~Tour du Petit Saint-Pierre, IIIe siècle.
Elle se cache derrière un porche, en partie détruite.
~~Les calcaires et grès locaux, dont les gisements sont nombreux autour de la ville, se retrouvent sous la forme de moellons en petit appareil ou de pierres de grandes tailles. La masse de ces pierres est estimée à 140.000tonnes. Des matériaux récupérés d’anciens bâtiments, détruits car ils se situaient dans le périmètre du futur glacis défensif de l'enceinte, sont également employés. La construction de l’enceinte a nécessité 400.000 briques. La masse des matériaux utilisés et les différentes tailles de briques indiquent que plusieurs ateliers fonctionnaient en même temps. L’ensemble, pierres et briques, est lié par du mortier rose étanche (béton),composé de brique pilée associée à du sable et de la chaux. Il est notamment visible aux Pans de Gorron.
~~Les trous visibles sur les faces des courtines et sur les tours correspondent à l’emplacement des boulins (poutre d’échafaudage), posés au moment où l’on débute la maçonnerie.
~~L’enceinte est, aujourd’hui, remarquable par son état de conservation et l’originalité des parements qui en font l'exemple le mieux préservé du monde romain avec les enceintes des deux capitales impériales, Rome et Constantinople.Le décor illumine les courtines en bandes horizontales alternant quatorze motifs géométriques polychromes, uniques ou associés,triangles, cercles pointés, losanges et sabliers. Les contrastes sont obtenus grâce à trois types de matériaux. Les pierres de roussard tapissent le fond brun, les pierres claires et les briques dessinent le décor. Muraille imposante, décorée sur toute sa longueur.