29 - Cathédrale Saint-Corentin - Quimper
~~La cathédrale est entièrement restaurée dans les années 1990 et 2000 qui voient la consolidation de ses structures et la restitution partielle de sa polychromie originelle plus vive.
~~Ses flèches culminent à plus de 75 mètres au-dessus du sol. Les flèches ne datent que du milieu du XIXème, entre 1854 et 1856, réalisées par l'architecte Joseph Bigot.
~~Les flèches prennent leur appui sur la plateforme qui présente une galerie de couronnement composée de trois registres : deux rangs étroits de quatre-feuilles ou de soufflets encadrant une suite d'arcatures brisées et trilobées.
~~ Quatre clochetons de forme octogonale encadrent aux quatre points cardinaux quatre baies divisées par un meneau central, surmontées d'un gâble ajouré. Dans la partie supérieure de la flèche s'échelonnent des quatre-feuilles ajourées, surmontés de petits gâbles à crochets et fleuron.
~~ Les arêtes des angles sont ornées de crochets.
La travée centrale de la façade est épaulée par une double rangée de contreforts ornés de niches superposées et couronnées d'un dais, amortis de pinacles et surmontés de fausses arcades en mitre décorant les angles de la tour.
~~Classée Monument Historique.
~~Au sommet de cette façade, est placée la statue équestre du roi Gradlon qui, selon la légende, aurait fait don de son palais au bord de l'Odet, situé à l'emplacement de l'actuelle cathédrale, à l'ermite Corentin pour y construire le sanctuaire.
Une première statue du XVe siècle, en plomb, est détruite par les Sans-Culotte le 12 décembre 1793, pendant la Révolution française. Dans le contexte de renouveau culturel et de quête identitaire que connaît la Bretagne au milieu du XIXe siècle, le congrès de l'Association bretonne tenu à Quimper en 1847 lance l'idée du rétablissement de la statue équestre.
~~L'architecte diocésain Joseph Bigot parvient à restituer une nouvelle statue, en granit, réalisée par le sculpteur Le Brun sur un modèle du statuaire Amédée Ménard, et inaugurée le 10 octobre 1858.
D'un traitement naturaliste, Gradlon veillant sur la ville est représenté sur son cheval Morvarc'h et avec tous les attributs de sa royauté : couronne sur la tête, sceptre dans la main droite, cape, collier en or autour du cou, épée sur le côté.
~~Dans sa jeunesse païenne, Gradlon tombe profondément amoureux de Malgven, la reine du Nord, lors d'une expédition guerrière, une sorte de fée (une bansidh dans la tradition irlandaise). Malheureusement, il offense la créature mystérieuse en se convertissant au christianisme et en cherchant les conseils de saint Guénolé.
La fée quitte Gradlon en franchissant un fleuve torrentiel et en l'avertissant de ne pas la suivre. Le Breton courageux la poursuit, plongeant dans les eaux tourbillonnantes. La fée, forcée de sauver la vie de son ancien amant, ne l'a pas moins détesté pour autant car ce sauvetage était la preuve que son amour n'était pas mort.
~~Malgven ou Malgwen(n) est un personnage introduit dans la légende de la ville d'Ys à la fin du XIXe siècle par Édouard Schuré, peut-être à partir d'une légende locale du cap Sizun. Elle est rendue célèbre par Charles Guyot au début du XXe siècle, dans sa version littéraire de la légende d'Ys. Valkyrie et reine du « Nord », Malgven règne sur ses terres avec son époux vieillissant, le roi Harold. Elle rencontre le roi Gradlon parti en expédition et en tombe amoureuse. Elle le persuade de tuer son mari et de s'enfuir avec elle sur son cheval Morvarc'h, jusqu'aux terres bretonnes de Gradlon. Le voyage dure un an, durant lequel elle donne naissance à une fille, Dahut. Malgven meurt après l'accouchement.
~~Dessin Photoshop - Nadine Dvx
Les grandes arcades sont surmontées d'une frise richement ornée dont les motifs sculptés mêlent végétaux, figures animales, petites arcatures et quatre-feuilles.
Intérieur de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper.
Cathédrale Saint Corentin - Quimper.
~~Les vitraux de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper composent un ensemble particulièrement riche. Toutes les verrières basses anciennes ont été perdues ; quant aux verrières hautes, une grande part d'entre elles est, au moins en partie, ancienne, mais les restaurations menées depuis le XIXe siècle, très lourdes, rendent difficile la distinction entre les éléments anciens et modernes.
~~La plupart des verrières anciennes conservées, au moins en partie, remontent aux travaux du XVe siècle. L'ensemble des vitraux des parties hautes ont été déposés en 1942, puis reposées dans les années 1950-1960.